Venez, entrez dans la danse des rimes ! Poèmes mélancoliques ou joyeux, sombres ou idylliques, il y en a pour tous les goûts. En espérant que vous prendrez plaisir à les découvrir et que certains vous plairont, je vous souhaite une bonne lecture.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, découvrir mes romans et nouvelles sur mon autre blog : La plume d'outre-rêve.

samedi 29 septembre 2012

La fuite du temps




Dans les profondeurs de la ville
Le temps fuit éperdument 
Le temps n'attend 
Pas. 

Au fond de ses artères il file 
Dépassant les embouteillages 
Où les véhicules immobiles 
Crient leur impatience et leur rage 


Dans les bureaux bruyants il file 
Toutes les horloges s'affolent 
Comme les travailleurs fébriles 
Qui dans l'agitation s'étiolent 

Dans les profondeurs de la ville 
Le temps fuit éperdument 
Le temps n'attend 
Pas. 

Dans les foyers surtout il file
Les enfants veulent l'avenir 
Les autres deviennent séniles 
Déplorent de toujours vieillir 

Au coeur des cimetières il file 
Réduisant à néant les corps 
Effaçant les noms immobiles 
Des tombes gravées et des morts 

Dans les profondeurs de la ville 
Le temps fuit éperdument 
Le temps n'attend 
Pas.

©eryndel

dimanche 23 septembre 2012

La complainte de la mouette



Jamais plus ne verrai
Les vagues se briser
Sur les rivages aimés
Sur les falaises de grès

Jamais plus ne sentirai
Les froids embruns de la mer
Les embruns au goût amer
Les embruns au goût salé

Jamais plus n'entendrai
La voix de l'océan
Qui sans cesse allait grondant
Qui sans cesse murmurait :

Les hommes m'ont empoisonné
Mes enfants mon peuple se meurent
Mais notre temps n'a pas sonné
Je nous vengerai, viendra l'heure

Jamais plus ne verrai
Les étoiles danser
Sur les flots aux noirs reflets
Sur les flots noirs que j'aimais

Jamais plus ne sentirai
Le souffle des vents marins
Et ses invisibles mains
Et sa caresse glacée

Jamais plus n'entendrai
La voix de l'océan
Qui sans cesse allait hurlant
Qui sans cesse allait pleurant :

Les hommes souillent mes rivages
Mon peuple meurt tout englué
A cause de leurs noirs naufrages
Je nous vengerai, insensés !

Mais il ne peut rien l'océan
Il ne peut rien
Qu'il noie les hommes navigant
Qu'il noie les hommes
Et leurs navires en coulant
Et leurs navires
Répandent leur noir sang
Le répandent

Qu'ils vivent et viennent polluant
Qu'ils meurent et partent polluant
L'océan est-il condamné ?

Et je soupire en écoutant
La voix des hommes murmurant
Allant sans cesse inconscients

Je n'entendrai plus l'océan
Qui agonise impuissant
Plus n'entendrai ses grondements
Je meurs dans leur noir carburant.

©eryndel


vendredi 31 août 2012

Inspiration noire

Vide noir
Sans espoir
Tu agaces
Et tu glaces
Du poète vidé
La veille sans idée
Tu enlaces
Et tu lasses
Ses espoirs
Morts et noirs

©Eryndel

dimanche 19 août 2012

Canicule

Quand l'ombre fait défaut
Sous le souffle de l'été
A midi sous le soleil brûlé
Dorment les chatons et les chiots

Quand l'ombre même brûle
Sous le ciel chauffé à blanc
A midi sous le soleil ardent
Règnent les guêpes somnambules

Quand l'ombre assoiffée meurt
Sur le gazon desséché
A midi sous l'astre enflammé
Embaument mais fanent les fleurs

Quand l'ombre s'en revient
Sous les nuages orageux
A midi sous l'astre marin
S'éveillent et pleurent les cieux.


©eryndel

lundi 23 juillet 2012

Les forêts de jadis



Dans les forêts de jadis
Les feuillages bruissants dansent
Au chant soyeux de la brise
Caressante comme lys

Dans les forêts de jadis
Le mélodieux silence
Salue l'heure exquise
Où revient l'été complice

Dans les forêts de jadis
Renaissent les sylphes
L'oeil ensoleillé
Par une douce malice

Dans les forêts de jadis
Renaissent les elfes
Âme des forêts
Dans les contes de jadis.

©eryndel 






mardi 15 mai 2012

Le chant de la neige


Sur les plus hauts sommets
Sur les cimes acérées
Le long des clairs glaciers
Le long des froids sentiers

Dans les montagnes sonne le chant de la neige
Dans les montagnes sous le froid soleil
Dans les rochers résonne la voix sans pareille
Silencieuse et fraîche et blanche des neiges.

Son murmure invisible fige le temps même
Sur les flancs des montagnes aux voix profondes
Son murmure inaudible danse dans les ondes
Qui jaillissent gelées de la roche elle-même

A ses pieds rampent les majestueux nuages
Qui couronnent les montagnes aux voix d'outre-monde
Qui recouvrent les plaines au morne paysage
A sa vue sombrent et meurent les ombres profondes

Sur les plus hauts sommets
Sur les cimes acérées
Le long des clairs glaciers
Le long des froids sentiers

©eryndel 


mercredi 4 avril 2012

Muettes

L'un des morceaux qui m'a inspiré l'écriture de ce poème est Pimëa, de Moonsorrow, un groupe de black metal.


Muette je crie
Sans être entendue
La Muse est enfuie
Je me sens perdue

Un silence pesant s'est abattu sur moi
Mes forêts ont brûlé mes sources sont taries
Blessée je m'étiole en une lente agonie
Nulle brise ne murmure plus dans les bois

Muette je pleure
Sans être entendue
Ma Muse se meurt
Je me sens perdue

Un bruit de pas pesants un bref éclat de voix
Mes assassins sont là l'âme en paix ils sourient
A ma mort sans même un remords et se rient
De ma haine gelée par l'agonie, le froid

Muette je pense
Sans être entendue
Ma Muse en souffrance
Je me sens perdue

Mais j'entends la pensée triste et désemparée
D'une femme qui crie Ô Nature ma muse
Entends-moi je t'en prie parle-moi par pité

Muette je te crie
Mais sans être entendue
Muse, vis, je t'en prie
Car je me sens perdue

Et je me sens revivre heureuse et apaisée
Guérie par cet amour d'une femme confuse
- Et je fleuris alors dans mes bois dévastés

Muette je souris
Mais sans être aperçue
Nature enfin revit
Ma Muse est revenue

©eryndel 

samedi 17 mars 2012

Contemplation

Poème inspiré par l'écoute d'Unfold, dans l'album Primera EP du groupe Message to bears.
La route qui défile
Dorée sous le couchant
Déploie son long ruban
Bordé d'arbres mobiles

Dans la vitre éblouie
J'aperçois le reflet
D'un souvenir passé
Trop vite dans l'oubli


Les arbres qui défilent
Dorés et frémissants
Déploient leurs bras brûlants 
Vers les automobiles

Dans leurs troncs blancs et gris

J'aperçois les visages
De parents de tous âges

Et d'enfants amaigris

La route qui défile
Morte il y a tant de temps
Déploie ruines et néant
Vers l'épave immobile

Et mon squelette rit
En contemplant le corps
D'un monde dont la mort
Les hommes a puni.




©eryndel 

jeudi 8 mars 2012

La venue des ombres.

Poème inspiré part l'écoute de "Cults of the shadows", dans l'album Theli composé par le groupe Therion.


L'ombre rampe,
Les ombres rongent le jour
Tandis que le soleil mourant
Sur les prés ses ors faiblissant
Doit retirer ses doigts gourds.

L'ombre rampe
L'ombre ronge
L'ombre court

L'ombre ronge,
Lentement, sûrement,
La lumière transparente
Et ses couleurs de mourante
Eclaboussée de sang.

L'ombre rampe
L'ombre ronge
L'ombre court

L'ombre court,
Sur le ciel violacé,
Asphyxié, sans plus de vie
Que le soleil évanoui
Dans ses gris flots glacés;

L'ombre rampe
L'ombre ronge
L'ombre court

L'ombre triomphe,
Et tout s'endort sur son passage
Hormis les noires frondaisons
Aux inquiétantes oraisons
Dans les vieilles forêts sans âge.

©eryndel


vendredi 10 février 2012

Les rivages blancs

Poème inspiré par "The quiet shores" d'October Falls





Sur les lointains rivages blancs
S'échoue une barque fleurie
Sur les lointains rivages blancs
Venue voguant jour après nuit

Sur sa couche fleurie dort
Un guerrier a l'air serein
Sur sa tête un casque d'or
Mais nulle arme entre ses mains


Sur les lointains rivages blancs
Repose une barque fleurie
Sur les lointains rivages blancs
Venue voguant jour après nuit

Dans sa barque fleurie dort
Le guerrier sans son épée
Sous ses pieds un bouclier d'or
Mais nulle arme à ses côtés


Sur les lointains rivages blancs
Repose une barque fleurie
Sur les lointains rivages blancs
Venue voguant jour après nuit

Dans sa barque fleurie dort
Le fier guerrier couronné
Aux eaux du Lac ourlées d'or
Son épée il a donné

Sur les lointains rivages blancs
Repose une barque fleurie
Sur les lointains rivages blancs
Venue voguant jour après nuit

Sur sa couche fleurie d'or
Le roi Arthur rêve à sa mort
Et à son fils qui l'occit
Et à son destin maudit


Sur les lointains rivages blancs
Repose une barque fleurie
Sur les lointains rivages blancs
Demeurera jour après nuit

©eryndel









mercredi 8 février 2012

Ambiance : bataille figée

Ambiance inspirée par l'écoute de "How fare the gods?" par le groupe Syven.

Sous les nuages gris qui couvraient le ciel d'un plafond mouvant, les tambours de guerre battaient sourdement, accompagnés par les sabots des chevaux qui résonnaient sur le sol dur. Les deux chefs s'arrêtèrent, imités par leurs troupes. Le vent sur la plaine murmurait des promesses de mort et de carnage, susurrant sans fin ses paroles empoisonnées à l'oreille de chaque guerrier. Les yeux dans les yeux, les deux rois se défiaient, immobiles, silencieux ; et chaque soldat en affrontait un autre du regard, immobile, silencieux.

Le combat qui se livrait entre leurs volontés se déroulait dans une autre dimension ; immobile, silencieux.

Dans les pupilles dilatées  se lisaient des carnages sans noms. Aux oreilles résonnaient des cris de souffrance indicible. Et pourtant les fiers guerriers semblaient ne pas faire un mouvement, immobiles, silencieux.

L'orage vint joindre sa voix tonnante à celle des tambours fantômes et du vent insidieux. Les adversaires l'ignorèrent, absorbés par l'affrontement de leurs volontés, immobiles, silencieux.

La pluie vint les détremper, alourdir leur capes, ruisseler sur leurs armures, sans qu'ils daignent le remarquer, immobiles, silencieux.

La nuit abattit son obscurité froide sur eux sans qu'ils s'en effraient, immobiles, silencieux.

Quand le soleil se leva, c'est une armée de pierres levées qu'il éclaira.
Immobile. Silencieuse.


 ©eryndel

Voyage au coin du feu


Dans l'âtre le feu lumineux murmurait.

Petit dieu familial
Protégeant le foyer...
Son sourire estival
Nous raconte l'été.

Dans l'âtre le feu magicien se mouvait.

Images de pays
Exotiques, éloignés...
Champs de rouge fleuris
Nous rappellent l'été.

Dans l'âtre le feu lumineux s'endormait.

Les braises ensommeillées
Ferment leurs yeux cendreux...
S'achèvent la veillée
Les contes merveilleux.

©eryndel

mardi 7 février 2012

Masque de Venise

Visage de porcelaine aux lèvres rubis
Enigmatique regard brûlant, lancinant,
Ne peux-tu dévoiler ce secret intrigant
Ici dissimulé sous ton masque poli ?
Somptueux reflet du carnaval de Venise,
En gardant ton mystère, tu restes ma hantise.

©eryndel

lundi 30 janvier 2012

Ambiance : le chant de la nuit

Au loin dans la nuit, un chant solitaire s'élevait, pur et lumineux comme les astres qui scintillaient sur le satin sombre du ciel. Il traversait la campagne, se faufilait sous les arbres, chuchotait dans les bois plongés dans l'obscurité la plus complète. Un hurlement couvrit la voix éthérée qui semblait venir de partout et nulle part. Un hurlement de loup auquel répondit un autre cri lugubre, puis un autre et un autre encore... toute une meute faisait vibrer l'air de ses gémissements menaçants.

L'heure de la chasse avait sonné.

Des oiseaux s'envolèrent en piaillant de la cime des arbres tandis que les sabots des cervidés faisaient trembler le sol dans une fuite tumultueuse . Des yeux jaunes s'allumèrent dans le noir comme les loups se déployaient pour attraper leurs proies. Le froissement des feuilles sèches sous les pattes agiles des prédateurs affolaient l'ouïe fine des biches à la course précipitée. L'heure de la chasse avait sonné. Les loups majestueux virent une biche s'écarter de la harde. Leur voix lugubre et glaçante à nouveau s'éleva tandis qu'ils encerclaient leur victime pantelante dont l'œil d'or plein de larmes reflétait, résigné, les crocs immaculés qui s'apprêtaient à la déchirer.

L'heure de la chasse avait sonné.

Mais soudain ils se turent, les chasseurs de la nuit, et leurs oreilles s'agitèrent. Car tout près dans la nuit s'élevait le chant solitaire de la voix pure et claire qui semblait si lointaine avant la chasse... Un nuage couvrit le disque lunaire et la découvrit tandis qu'ils écoutaient, immobiles autours de leur proie épuisée. Seulement la proie avait disparu : à sa place se tenait une jeune femme aux longs cheveux couleur de lune vêtue d'une robe blanche ; et la tête levée vers les étoiles, elle tissait le charme qui tenait les loups avec les notes éthérées qui sortaient de sa bouche.

Alors les fiers prédateurs, tout doucement, s'éloignèrent et quand le chant se tut au matin, une biche blanche quitta la clairière qu'ils avaient déserté, saine et sauve.

 ©eryndel

vendredi 27 janvier 2012

Ambiance : cave


Dans l'ombre au pied des escaliers résonne un claquement sec : la porte de la cave s'est refermée sans pitié. Poids pesant de l'obscurité, battements d'un coeur terrifié. 
Dans l'ombre au pied des escaliers, il est difficile de respirer l'air humide et puant de la cave moisie.
Prends garde, prisonnier ! Le noir cache bien des dangers.
Dans l'ombre loin des escaliers des frottements des grattements des couinements résonnent.
Poids pesant de l'obscurité, battements d'un coeur terrifié. 
Dans l'ombre loin des escaliers s'allument des constellations maléfiques, des étoiles rouges par milliers.
Prends garde, prisonnier ! Le noir cache bien des dangers.
Pas hésitant qui recule dans le noir
frottements grattements couinements
Pas hésitant qui remonte des marches invisibles
étoiles rouges grossissant à vue d'oeil
Choc sourd d'un dos contre une porte fermée
couinements grattements frottements
Craquement sec d'une allumette
Grouillement des ombres aux yeux rouges
Vague de rats affamés !


Agonie.

©eryndel

mercredi 18 janvier 2012

Illusion

Petit sonnet que m'est venu à l'esprit en lisant des contes fantastiques de Maupassant.


Dans l'ombre de la nuit se dessine et s'enfuit
Un rêve silencieux dont les yeux impalpables
Me hantent et restent là, devant moi, implacables
Alors que le sommeil peureux s'est évanoui

Dans l'ombre de la nuit le rêve est bien parti
Mais son œil invisible me suit, effroyable
Témoin silencieux, figé, impitoyable
D'une angoisse inconnue à l'abîme infini

Jusqu'à l'aube la peur demeure à mon chevet
Le moindre son, déformé, me fait sursauter
Comme si quelque intrus rôdait dans les parages

Jusqu'à l'aube la peur me veille sans pitié
Puis le soleil timide s'en vient m'éclairer :
Les yeux à mon chevet ? De simples coquillages.

 ©eryndel