Ce poème reprend une figure de conte russe, le Père Hiver. Voici un résumé de ce récit, que l'on retrouve également dans d'autres folklores : une jeune fille détestée par sa marâtre est envoyée chercher du bois par celle-ci en plein hiver. Elle se perd dans la plaine enneigée et, transie de froid, se résigne à la perspective de mourir quand le père Hiver survient. Elle le salue poliment, soulagée à l'idée qu'il abrège ses souffrances. Touché, il lui offre un épais manteau. La deuxième jour, elle reçoit un bonnet, le troisième, un coffre empli de richesses. La belle-mère vient rechercher son cadavre, la trouve bien vivante et parée des présents du Père Hiver. Elle envoie alors sa propre fille, mais l'impolitesse et la méchanceté de cette dernière lui vaut de recevoir l'étreinte glacée du bienfaiteur de sa belle-soeur. Quand la marâtre revient la chercher, elle n'est plus qu'un cadavre glacé...
Au sommet de la montagne
Se déchaîne un vent glacial.
La neige tombe en aval,
La pluie gèle la campagne.
Au sommet de la montagne
Le glacier glisse, glacial.
Le torrent gèle en aval,
Le froid inonde la campagne.
Tout en haut dans la montagne
Danse le flocon glacial.
La grêle s'abat en aval,
La brume givre la campagne.
Tout en haut dans la montagne
Gémit la bise au fouet glacial.
Le torrent s'endort en aval,
La neige couvre la campagne.
Tout au sommet de la montagne
Chante le Père Hiver glacial,
Glisse sur la glace en aval,
Et vient danser par la campagne.
©eryndel