Venez, entrez dans la danse des rimes ! Poèmes mélancoliques ou joyeux, sombres ou idylliques, il y en a pour tous les goûts. En espérant que vous prendrez plaisir à les découvrir et que certains vous plairont, je vous souhaite une bonne lecture.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, découvrir mes romans et nouvelles sur mon autre blog : La plume d'outre-rêve.

dimanche 26 décembre 2010

Nouvel an (Haïku)


Aube ensoleillée d'espoir
Et voeux de bonheur
La nouvelle année s'en vient.

©eryndel

mercredi 22 décembre 2010

Pollution


Sur le ciel de suie
S'élève une usine
Qui, adamantine,
Ses miasmes vomit

Sous le ciel gris de fumée
Domine une noire industrie
Des éclairs orangés strient
Les suffoquantes nuées

Sous le ciel étouffé par la cendre
S'étale une usine de béton
Les cheminées crachent sans raison
Un panache qui cherche à s'étendre

Sur le ciel de suie
Le ciel gris de fumée
Le ciel étouffé par la cendre
Plus de soleil plus d'air frais
Une éternelle nuit

©eryndel

dimanche 19 décembre 2010

Ambiance neigeuse


Troncs noirs sur ciel blanc, rideau de neige incessamment mouvant... De douces plumes au froid contact s'abattent sur le bois. Des empreintes partout, autour du lac gelé, démentent le silence qui règne alentour, parmi les feuilles mortes, vestiges de l'automne passé.

Troncs noirs sur ciel blanc, rideau de neige incessamment mouvant... Les ronces dénudées dévoilent des passages que l'été gardait jalousement secrets. Au loin se devine une masse étrange, couverte de lichens et de neige. Ce n'est pas un rocher, ni un arbre tombé. A travers les branchages, l'étrange objet grossit.

Troncs noirs sur ciel blanc, rideau de neige incessamment mouvant... De douces plumes au froid contact s'abattent sur l'épave. Couverte de lichen et de neige immaculée, une voiture ancienne, aux portières arrachées, à la carcasse rouillée, repose en son tombeau de verdure et de neige. Ses entrailles éventrées dévoilent son moteur, ses garde-boue déformés ne protègent plus nulle roue.

Troncs noirs sur ciel blanc, rideau de neige incessamment mouvant...

©eryndel

vendredi 17 décembre 2010

Vacances de Noël



Vague de soulagement bienheureux
Apaisement longuement désiré
Charment notre âme longtemps épuisée
A la venue des vacances joyeuses ;
Nous laissons tous nos soucis de côté
Courons au repos animés par le feu
Envoûtant de la fête charmeuse
Si longtemps désirée, si espérée...

D'aise alors nous soupirons
Et les fêtes préparons

Noël approche, apprêtons la maison
Ors et argents dans le sapin se mêlent
Et les étoiles en nos yeux étincellent
Lors que nous vient des flocons la chanson.

©eryndel

jeudi 16 décembre 2010

L'inspiration s'en vient

L'inspiration s'en vient à petits pas
petits pas
pas

L'inspiration fait doucement son chemin
son chemin
mains

Elle guide la main
Des poètes qui l'écoutent
Le soir ou le matin
Jamais par la même route

L'inspiration se glisse en cachant sa lumière
sa lumière
erre

L'inspiration s'en vient à petit pas
puis s'en va
va.

©eryndel

mercredi 15 décembre 2010

Patinoire


Patinent patinent
Tourbillonnent
Les enfants,
Les couples d'amoureux,
Se fixant dans les yeux
En riant, souriant,
Les voix ravies résonnent
Les patins tracent des lignes fines

Tournez, patinez,
Sur la glace blanche
Tournez, patinez,
Sur le lac gelé.

Patinent patinent
Et s'étonnent
Les jeunes gens,
Le regard malicieux,
Et le sourire heureux,
En criant s'amusant
Dans le froid qui frissonne
Les patins tracent des lignes fines

Tournez, patinez,
Sur la glace blanche
Tournez, patinez,
Sur le lac gelé.

Patinent patinent
Et s'envolent
Les enfants,
Chantonnant l'air joyeux,
Fiers de leurs patins bleus,
En tournoyant gaiement,
Ils dessinent au sol
De leur patins neufs des lignes fines.

Tournez, patinez,
Sur la glace blanche
Tournez, patinez,
Sur le lac gelé.

©eryndel

dimanche 12 décembre 2010

Orient


Aussi souple que le serpent,
Ondulante vague de chair,
Son parfum d'Orient se répand
Une flamme dans son oeil vert
Tourbillons de voiles brillants...

Une flamme dans ses yeux verts
Fait battre les coeurs éblouis
Tandis que ses bras alanguis
Se meuvent en caressant l'air
Tourbillons de voiles brillants....

Se meuvent en caressant l'air
Les jupes de gaze et de soie
Tandis que les hanches altières
Ondulant, font naître l'émoi
Tourbillons de voiles brillants....

Ondulant, font naître l'émoi
Les hanches et le ventre d'or
Tandis que les pieds blancs et froids
Martèlent le sol bicolore
Tourbillons de voiles brillants....

Aussi souple que le serpent,
Ondulante vague de chair,
Son parfum d'Orient se répand
Une flamme dans son oeil vert
Tourbillons de voiles brillants...

©eryndel

vendredi 10 décembre 2010

Aurore boréale


"Quel est ce voile satiné
S'ouvrant sur le ciel coloré
Telles les ailes irisées
D'une fée ?"

Ainsi s'interrogeait
La fillette Inuit
Sortie à minuit
De son igloo glacé

Cette gaze irisée
Offrait ses couleurs
A la neige en fleur
Grâce à ses doux reflets

"C'est la reine de la Nuit
Qui sous nos cieux se marie
Avec le roi de l'Hiver gris
Les noces se font à minuit."

©eryndel

jeudi 9 décembre 2010

Le thé (Haïku)


Une saveur chaleureuse
D'un liquide ambré
S'élève : plaisir du thé.

©eryndel

mercredi 8 décembre 2010

La Petite Danseuse de Degas

La petite danseuse de quatorze ans est une statue née du talent d'Edgar Degas. Originellement faite en cire, elle choqua le public quand elle fut exposée au musée d'Orsay pour la première fois : on lui trouvait un air de vice, et son visage a été comparé à celui d'un singe.
Cette expression reflète pourtant bien le monde dans lequel vit le petit rat de l'opéra qui lui a servi de modèle, Marie von Goethem : issue d'une famille belge, elle est engagée par l'Opéra à l'âge de quatorze ans et pose pour Degas afin d'apporter de quoi subsister à sa mère et ses sœurs, toutes deux également à l'Opéra. Malheureusement, elle fréquentait avec son aînée les cabarets de Paris et autres lieux interlopes. En 1983, elle est arrêté au Chat Noir pour le vol d'un portefeuille, ce qui entraîne son renvoi de l'Opéra et celui de sa sœur aînée. Alors qu'elle mènera une vie de débauche suite à sa libération, gagnant sa vie par des moyens douteux, la cadette, restée à l'Opéra, finira par y devenir professeur de danse.
C'est l'histoire de Marie et le ressenti du public du XIXème face à sa statue que j'essaie de traduire dans ce poème...


La petite danseuse était si gracieuse,
Nonchalamment affaissée dans son bustier
En quatrième position, bras croisés
Fière de son tutu de gaze vaporeuse

Une étincelle de mépris
Luit entre ses paupières closes
Le nez levé, les joues bien roses,
Froidement, la fière se rit
Des visiteurs qui la contemplent,
Des badauds restant bouche bée
Devant sa vitrine, choqués
- Elle est si réelle en son temple !
La petite danseuse était si gracieuse,
Nonchalamment affaissée dans son bustier
En quatrième position, bras croisés
Fière de son tutu de gaze vaporeuse
Une profonde rêverie
Passe sur son charmant visage
Levé bien haut vers les nuages,
Une sombre mélancolie...
Sera-t-elle un jour coryphée,
Etoile même, et glorieuse ?
Non car elle finira voleuse,
Par la misère débauchée

La petite danseuse était si gracieuse,
Nonchalamment affaissée dans son bustier
En quatrième position, bras croisés
Fière de son tutu de gaze vaporeuse

Sa statue de cire si belle
Puis celle de bronze, immortelle
Demeurent danseuse pour elle
Qui a trop tôt perdu ses ailes...

©eryndel

lundi 6 décembre 2010

Fugue

 En l'honneur de Plume, parti le dimanche 5 décembre 2010 en fin d'après-midi. 
(Plume est revenu deux jours plus tard, dans la nuit.)


Plume était un chat blanc, l'œil fier, majestueux,
Mais farouche, peureux, et pourtant trop curieux :
Fuyant la société, hors celle de sa maîtresse, 
Assoiffé de grand air, à ma grande détresse.
Un jour que faisais truffes à volonté,
J'avais sans y penser entrouvert la croisée.
Plume se faufila, discret comme un voleur ;
Il huma l'air d'hiver, bondit comme un danseur
Sur la véranda grise couverte de neige.
Que n'ai-je alors surpris son odieux manège !
Voilà l'ingrat parti, dans le froid, dans la nuit...

Le reverrai-je un jour, mon cher, cruel ami ?
Le reverrai-je un jour, étendu au soleil,
S'étirer en rêvant dans un charmant sommeil ?

©eryndel

Une vie (poème d'Inari)

Voici un autre poème de mon chéri, dans un registre et un style différents.

Corps sous les cieux,
Né de l'amour de deux,
Tu t'élèves paisiblement,
Sous le regard de parents aimants.

Corps sous un toit,
Tes proches en constant émoi,
Tout le monde autour t'admire,
Et pourtant, tu restes à ne rien dire.

Corps sous les arbres,
Empreint de pensées macabres,
Solitaire, mélancolique,
Préparé à une fin tragique.

Corps sous la glace,
Ton regard s'efface,
Cette vie que tu as menée,
L'avais-tu bien décidée ?

Corps sous la terre,
Son d'une prière,
Un court souvenir,
Bientôt l'oubli, puis les rires.

dimanche 5 décembre 2010

Lac d'hiver (poème d'Inari)

Ce poème a été écrit par mon chéri (cliquez ici pour voir son blog) en décembre 2006, janvier ou février 2007... On voit ici qu'il n'a pas seulement la fibre critique et philosophique qu'il montre dans son blog, mais aussi une âme de poète.



Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Sous un arbre aux airs austères,
Tes derniers rêves qui s’effacent,
Le silence emplit ton espace.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu verses des larmes sincères.
Sans un mot, hélas,
Tes mouvements ralentissent, se lassent.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Comme un enfant mort pour sa mère,
Ton âme s’éteint quoi que tu fasses.
Glaciale la tourmente qui t’angoisse.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu vis la fin de ton calvaire.
La flamme en toi qui trépasse,
L’eau qui s’immobilise sous la glace.

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
Tu formules ta dernière prière,
Dieu, au Paradis, ai-je une place ?
Ou bien à l’Enfer dois-je faire face ?

Aujourd’hui face au lac d’hiver,
La vie s’envole de ta chair,
Transie, la mort t’enlace.
Gelée, immobile ta surface.

vendredi 3 décembre 2010

Ambiance folklorique


Dans la plaine irlandaise enneigée résonne une joyeuse mélodie qui donne envie de danser malgré le ciel froid et gris. Autour d'un feu, des rires et des cris de joie. Le bord des jupes frôle les flammes en tournant, les souliers mignons frappent en rythme le parquet, dans la maison en fête au bord de la rivière glacée.

Autour du feu, des vivats et des chants. Aux sons chaleureux de la musique entraînante, le claquement sec des talons qui frappent le parquet résonne - tacatac tactac tacatac tactac - et les yeux brillent de joie, éclairant les joues rougies des danseurs essouflés mais souriants, enchantés et ravis.

Le petit peuple se rassemble sur les bords du lac gelé, attiré par les rires, la musique et les danses. Eux aussi se mettent à tournoyer, leur minuscules talons frappant en rythme la neige blanche éclairée par la lueur mouvante du feu dans la maison en fête. Danse endiablée des Kobolds et des Hommes inconscients de leur présence, aveugles aux figures invisibles des fées, sourds aux chants joyeux des ménétriers enchantés. Le bord des jupes frôle les flammes en tournant, les petits pieds des Invisibles effleurent la neige en dansant.

Quand un homme jette un regard par la fenêtre, les minuscules fées ailées lui font signe en voletant autour de la demeure où l'on fête les noces ; mais lui ne voit pas les minuscules bras s'agiter devant lui. Il s'écrie juste, d'une voix rendue insouciante par l'ivresse : "Hé, il neige !"


©eryndel

jeudi 2 décembre 2010

Moustique


Dans la claire onde limpide
L'ondine blanche nageait
Son regard d'azur liquide
Du ciel clair se languissait

L'ondine blanche nageait
Vers le soleil ondoyant
Du ciel clair se languissait
La belle au corset d'argent

Vers le soleil ondoyant
S'élevait la pâle ondine
La belle au corset d'argent
Sur les vagues smaragdines

S'élevait la pâle ondine
Ayant quitté les flots bleus
Sur les vagues smaragdines
Retentit son rire heureux

Ayant quitté les flots bleus
Elle ouvre de frêles ailes
Retentit son rire heureux
L'odeur du sang frais l'appelle.

©eryndel

mercredi 1 décembre 2010

La siamoise

En hommage à mon deuxième chat, Farah.


Dans son masque de velours
Deux yeux de ciel d'été
Me fixent avec amour
En ronronnant d'un son léger.

Majestueuse siamoise,
A la démarche sinueuse,
Que cachent ton regard turquoise,
Et tes vocalises amoureuses ?

Quand je plonge dans ton regard
En caressant ton dos soyeux,
Le temps se tait sans crier gare
Et le monde entier devient bleu.

©eryndel

Vague (Haïku)



Ondoyant fracas des vagues,
Bleu parfum salé ;
Roule la mer écumeuse.

©eryndel