Vont et viennent les flots frangés de pâle écume où chantent les sirènes et les esprits des vents.
Ils gémissent, il sifflent, ils supplient les falaises d'ouvrir leurs portes de pierre, et de livrer passage au peuple de la mer. Mais le granite sourd les ignore en silence et ne cède guère à la colère des vagues rugissantes. Leur acier fondu ne l'ébranle pas, leur bouche écumante se brise sur sa chair, ses hurlements furieux ne l'effraie nullement.
Vont et viennent les flots frangés de pâle écume où chantent les sirènes et les esprits des vents.
Parfois ils se retirent, abandonnent le siège en murmurant tous bas des projets de revanche. Ils laissent derrière eux des galets ronds et durs, des fragments de rochers, que leur assaut patient arrache à la falaise, preuve que leurs efforts ne sont pas impuissants. Et seul demeure le vent marin, qui giffle les joues rosies des promeneurs heureux, et agite les cheveux des enfants qui crient et ramassent en riant les plus jolies des pierres polies par la mer.
©eryndel
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