Me manque la montagne à son heure hivernale,
Ses pics déchiquetés si noirs et menaçants
Qui couronnent des flancs de neige étincelants ;
Me manque sa grandeur fière, hautaine et glaciale.
Me manquent les torrents des fontes printanières
Dévalant les monts bruns en cascades grondantes,
Les névés où s'attarde une brume légère ;
Me manquent son air frais, ses forêts renaissantes.
Me manque la montagne et ses flancs verdoyants,
Ses forêts silencieuses aux percées lumineuses,
Ses sentiers serpentant dans les pierriers brûlants ;
Me manque de m'y perdre à la saison radieuse.
Me manque la montagne et ces cimes mouvantes
Tantôt perçant les cieux, tantôt dissimulées
Sous les nuages pâles aux vagues dévorantes ;
Me manquent ses flancs d'or par l'automne embrasés.
Me manque la montagne éternelle et changeante,
Accueillante tantôt, et tantôt menaçante,
Mais toujours attirante, mystérieuse et distante.
©eryndel