Un souffle profond, lent, lourd résonne, magnifié par l'écho d'une poitrine fatiguée.
Inspiration. Expiration.
Dans l'obscurité épaisse comme la terre qui pèse sur la poitrine des morts, un son aigu, bref, tombe goutte à goutte dans l'oreille de l'homme : "bip ! bip ! bip bip !"
Inspiration. Expiration.
L'entend-il, ce bruit lancinant qui perce les paupières closes d'éclairs rouges ?
Inspi...ration. Expiration.
Le souffle hésite tout à coup, se suspend, reprend.
Ins...piration. Expiration.
Le souffle laborieux tente de déchirer le linceul étouffant de l'obscurité, par à-coups brusques, nerveux.
Ins...pi...ration.
Et tout à coup, l'étouffant linceul cède, et le souffle jaillit comme un fleuve enragé qui vient rompre un barrage.
Inspiration, expiration, inspiration, expiration.
La sonnerie sèche et rouge accélère, emportée par le courant. "bipbipbipbipbipbip"
Inspiration, expiration, inspiration, expiration, inspiration, expiration, inspiration...
Le souffle est trop rapide, la pluie sonore s'emballe, la poitrine se crispe, se soulève, se bloque... "Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip !"
Expiration.
Silence.
©eryndel
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