Dans l'obscurité compacte d'une nuit sans lune, des bruits secs se font entendre : craquements sinistres, grincements secs, chocs sourds... tout semble mener une vie mystérieuse alentour. Pourtant, nul autre son ne perce les ténèbres glaciales. Mais l'aube blanche approche, et petit à petit, des formes se devinent, des ombres gigantesques, serrées comme les colonnes de quelque temple obscur. Progressivement, la grisaille remplace la nuit, révélant les piliers à l'écorce noire qui s'élancent vers le ciel blanc. Plus le regard monte, et plus les troncs disparaissent sous leur ramure épineuse couverte de neige. Car c'est une forêt, une forêt de sempervirens qui s'étend aussi loin que porte la vue.
Et les craquements, les grincements, les chocs résonnent davantage dans le froid d'albâtre du matin hivernal.
Là-haut, au-delà des sommets pointus des arbres austères, un point noir survole le paysage. Que voit-il, l'aigle majestueux qui plane au-dessus des pins noirs tachés de blanc ? Jusqu'où s'étendent les arbres mornes et figés ? Mais le rapace est indifférent à ce paysage glacial : au loin, la plaine vide et immaculée se rapproche petit à petit. L'oiseau de proie la survole bientôt, et aperçoit ce qu'il cherche.
Il s'abat... Le sang éclabousse la neige.
©eryndel
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