Bouillonnements orangés, grommellements, grondements... Le volcan s'éveille de son long sommeil, torturé par le feu de ses entrailles. Alentour, c'est le silence ; tout se tait, sauf les plaintes rageuses de la montagne tronquée qui se répandent en échos graves et sonores. Un spasme secoue la terre. Le volcan souffre... Et les oiseaux, criant à leur tour, jaillissent en nuages de la forêt pour s'éloigner à tire-d'aile, obscurcissant le soleil.
Une nouvelle plainte s'échappe de la bouche de la montagne, et un filet de fumée épaisse en sort ; une fumée grise aux reflets noirs, consistante, chargée de cendres mortelles... Le volcan s'éveille de son long sommeil, torturé par le feu de ses entrailles. Alentour, c'est la pénombre ; tout est recouvert d'ombre, tandis que les cendres dévorent le ciel. Grondements, spasmes... La terre tremble par avance, la nature frémit tout entière. Et les hommes, là-bas dans leur ville côtière, s'inquiètent, suspendent leurs gestes, tendent l'oreille, pointent du doigt le ciel cendreux qui tombe sur eux...
Alors le cratère fissuré laisse échapper la lave noire et orange, mélange de néant et de feux infernaux, en une rivière poisseuse. Tout brûle, tout meurt sur le passage du sang ardent de la terre. Le volcan s'est éveillé de son long sommeil, torturé par le feu de ses entrailles. Lorsque la rivière de lumière sera devenu sentier de pierre, quand les cendres seront déchirées par le bleu du ciel, autour du volcan, la nature ne sera plus que chaos torturé. Et les hommes, là-bas dans leur ville côtière, ne seront plus que statues.
©eryndel
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